02/04/2010

Gourmandise

Petit écrit libre sur le péché de gourmandise. Est-ce l'esprit de Pâques qui m'a soufflé ces quelques lignes ?
Enfin, cela m'aura remise sur les rails de l'écriture et réconcilié avec mon clavier, pour entamer en même temps la suite des chapitres sur Illyana et Myrna dans les Héritières.



Gourmandise


Les 7 péchés capitaux, encore nommés vices, par l'Eglise ou passions sous la Rome chrétienne, sont connus, utilisés à tout va, à tout propos ... bien plus que les 7 vertus sensées les contrebalancer.

La gourmandise, ou Gula dans des temps plus anciens, en fait partie. Si l'on repense au film Se7en, ce n'est pas franchement celui qu'on retiendrait pour finir ses jours. La tête dans un saladier de spaguettis, beurk !

Et pourtant, dieu que ce serait bon de se laisser aller à ce péché ... c'est d'ailleurs, je suppose le péché le plus communément admis par tous et sans doute, le plus apprécié.

Quand on pense à la cohorte de chefs étoilés, de cuisinières émérites qui se démènent dans le seul but de flatter nos papilles ... à certains niveaux, je suppose que ce péché en induit d'autres.

La star, le chef d'entreprise qui par orgueil, pour flatter sa propre vanité ira payer une somme indécente pour sa femme, sa maîtresse, son client, dans un grand restaurant au nom de la gourmandise.

La gourmandise qui induit la notion d'envie devant les superbes créations que s'ingénient à produire les meilleurs ouvriers de France, qui réjouissent d'abord les yeux avant de flatter les narines puis le palais.

Le chef qui par gourmandise, deviendra chef, en fera son métier, sera étoilé et finira par se suicider parce qu'il en aura perdu une pour une obscure raison. Là ce n'est plus de la gourmandise, mais bien de l'orgueil.

Enfin, sans doute gourmandise et luxure sont-ils le plus étroitement liés. La luxure ne serait-elle pas autre chose que la gourmandise qu'un être charnel peut avoir pour un autre ? Ne parle-t-on pas à juste titre d'appétit charnel ? Ou d'appétit sexuel ?

De plus en plus de publicités de toutes sortes prennent ces deux péchés comme support ou prétexte pour tout vendre ... Les voitures, les produits cosmétiques, les appareils ménagers prennent des couleurs acidulées ou craquantes que l'on verrait plus sur le paquet d'emballage d'un bonbon glacé.

Je ne parle même pas des pubs de la belle Eva pour les mikos glacés version XXL ni les clips plutôt suggestifs qui se déversent à longueur de journée sur les chaines câblées. Là, on ne sait plus trop si c'est la gourmandise ou la luxure qui fait vendre. Les publicitaires et mercantiles de tout poil l'ont bien compris : à défaut de faire grimper aux rideaux, les deux font grimper les ventes !

Pour en revenir au sujet, voilà deux péchés que personnellement je ne parviendrais jamais à dissocier. Les deux procurent du plaisir comme peu d'autres choses parviennent à le faire ... et là, je parle de grimper aux rideaux ... au moins pour la luxure. Malgré tout le plaisir qu'on peut avoir dans le fait de déguster un excellent repas, je n'ai encore jamais croisé un homme ou une femme qui se soit pâmé en plein restaurant tant le menu servi était bon ! Remarque, ça pourrait être drôle et je souhaiterai être présente ... évidemment pour goûter ce qui aurait pu déclencher cet état, éventuellement pour le ressentir moi-même.

Là aussi, les deux péchés se ressemblent.

En effet, une personne lambda pourra adorer un plat qu'un autre pourra trouver moins bon, voire même détester. N'est-ce pas identique en matière de luxure ou d'amour physique ? Untel pourra plaire à une telle et indifférer ou même rebuter une autre. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas comme on dit. Et pourtant il y aurait matière à épiloguer.

Je pense pouvoir encore trouver une bonne dizaine d'autres ressemblances en cherchant bien.

Maintenant, il ne me reste plus qu'à trouver une histoire à écrire sur ce thème. Peut-être l'histoire de deux êtres, habités chacun par son propre péché ou vice qui, par les hasards de la vie, se retrouveraient l'un en face de l'autre un soir, une nuit ... Décrire cette rencontre, cette soirée, cette nuit qui s'achèverait logiquement au matin, chacun ayant déjà sa propre vie.